[Cinéma] – De Maïwenn
Avec Maïwenn, Johnny Depp, Benjamin Lavernhe
1h 56min / Drame, Historique, Romance
Synopsis et critique :
Pour ce nouveau film, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes – et que nous n’avons donc pas pu voir, d’autant que la post-production n’est pas encore terminée –, Maïwenn a appliqué la méthode qui est la sienne depuis le début de sa carrière de réalisatrice (c’est mine de rien son sixième long métrage) : le changement de cap radical. Après le très personnel et intimiste ADN, elle se lance dans le film historique, le film en costumes, et s’empare du personnage sulfureux de Jeanne du Barry, la dernière favorite du roi Louis XV.
Jeanne Bécu, connue aussi sous le nom de Vaubernier, est une fille du peuple née de père inconnu qui, malgré une éducation au couvent qui la révéla très bonne élève, ne peut compter que sur sa beauté pour sortir de sa condition.
Elle en prend acte et choisit ses amants avec soin. C’est ainsi qu’elle devient la maîtresse du Comte du Barry, qui veut la présenter à Louis XV, espérant tirer profit – tel un vulgaire proxénète – d’une liaison entre Jeanne et le roi. La rencontre se concrétise par l’entremise de l’influent duc de Richelieu (l’arrière-petit-neveu du Cardinal si j’ai bien suivi) et fait des étincelles : le monarque vieillissant sort de sa torpeur au contact de Jeanne et retrouve le goût de vivre – à tel point qu’il ne peut plus se passer d’elle et décide d’en faire sa favorite officielle. Scandale : personne ne veut d’une fille des rues à la Cour…
On peut raisonnablement espérer une vision iconoclaste et protoféministe du personnage de La du Barry, que Maïwenn s’est approprié corps et âme pour voler dans les plumes de la volaille perruquée, poudrée et pommadée qui encombre la (basse)Cour. Quant à Johnny Depp en Louis XV, les premières images laissent penser qu’elle en a fait une potiche quasi-muette (on voit mal le souverain discourir avec l’accent de Brooklyn), dépassé par la tornade du Barry…