Le château solitaire dans le miroir

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VOST (JP) – De Keiichi Hara

1h 56min / Animation, Drame, Fantastique

Synopsis et critique : Utopia

Le château solitaire dans le miroir est tiré du roman-phénomène de Mizuki Tsujimura, déjà adapté en manga, auquel Keiichi Hara (Un été avec Coo en 2007, Colorful en 2010, Wonderland en 2019, etc.) donne une poignante adaptation cinématographique.

Via des miroirs magiques, sept adolescents sont attirés dans un château isolé sur une île, où ils pourront trouver refuge pendant leurs heures de classe de collège. Leur hôte, une mystérieuse jeune fille au masque de loup, leur offre la possibilité de réaliser leur vœu le plus cher, à condition qu’ils trouvent une clé cachée dans le somptueux château. Ce dernier, aux allures de monde alternatif, est à la fois un abri mais aussi un lieu inquiétant où le mystère plane et où les histoires de chacun se dévoilent.

C’est avec une pancarte affichant le nombre 514 que Keichii Hara est monté sur scène à l’occasion de la 47e édition du Festival du Film d’Animation d’Annecy, le plus grand événement mondial dédié à l’animation. 514 est le nombre d’élèves japonais d’école primaire, collège, ou lycée qui ont mis fin à leurs jours en 2022. Le harcèlement solaire et la douleur que ça engendre chez les victimes est un sujet que le réalisateur japonais met magistralement en scène dans le film. Le parti pris du récit n’est pas tant de se focaliser sur les actes de harcèlement qui sont à l’origine de la souffrance des différents personnages, mais plutôt de prendre le temps de regarder cette sorte de thérapie de groupe, où la parole va peu à peu se faire libératrice et l’entraide le maître mot pour percer le mystère du château. Le tour de force du réalisateur est de traiter ce thème fort et d’actualité avec prudence, sensibilité, mais en y incorporant des allures de thriller passionnant sans tomber dans le pathos.
Le spectateur et la spectatrice pourront ainsi s’interroger sur les différences de fonctionnement entre le système scolaire japonais et le nôtre, mais surtout comprendre combien les enseignants et les surveillants sont partout aussi démunis, négligents ou encore maladroits face à la souffrance des enfants.

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